Le DMR R4 et ses agents

La France libre a disposé de 27 délégués militaires régionaux (DMR) en France, pendant la Seconde Guerre mondiale, pour assurer la bonne liaison des réseaux de la Résistance avec Londres. Ce rôle, très spécifique, est dévolu à des officiers capables d’organiser les mouvements locaux, d’augmenter leur ravitaillement en armes, leur capacité à combattre et leurs actions. Vabre a accueilli un DMR.

La France, coupée en deux par l’armistice de 1940, était occupée au nord par les forces allemandes et administrée au sud par le régime vichyste loyal à l’Allemagne. La division administrative des régions de la Résistance a suivi cette coupure : des régions A, B, C, D, M et P au nord de la ligne de démarcation, des régions R au sud. La grande région toulousaine, du Lot-et-Garonne aux Hautes-Pyrénées et de l’est de la Gironde au Tarn, correspondait à l’indicatif R4. Ces régions ont continué à exister malgré l’invasion allemande de la zone sud et la suppression de la ligne de démarcation en novembre 1942. Toutes les régions ont reçu un DMR, agent gaulliste volontaire pour effectuer cette mission périlleuse : leur durée de vie est estimée à cinq mois.

La région R4 a connu deux DMR :

  • Paul LEISTENSCHNEIDER, alias Carré, DMR de R3 (Montpellier) puis de R3 et R4, puis de R1 (Lyon)
  • Bernard SCHLUMBERGER, alias Droite, DMR de R4 à partir de mars 1944, installé à Vabre

Agents auprès du DMR :

  • Marcel PLAGNE, alias Aile, délégué militaire départemental pour le Tarn à partir d’août 1944
  • Gilbert DE CECCO, alias Derval, opérateur radio du DMR R4 à partir de juillet 1944
  • Jacques DUPRÉ, alias Mouette, opérateur radio du DMR R4 à partir d’août 1944
  • André GASCHET, alias Grebe, opérateur radio du DMR R4 à partir d’août 1944

Le délégué militaire régional dispose, autour de lui, d’une équipe rapprochée lui permettant d’agir. Cette équipe a notamment pour mission la bonne conduite des parachutages d’armes et d’hommes, via la Section des atterrissages et parachutages (SAP) créée au sein de chaque région. Cette section a pour mission centrale d’homologuer les terrains pouvant permettre des parachutages, comme « Virgule », ainsi que l’organisation des actions menées par les différents réseaux de résistance de sa région. Une équipe régionale participe également aux sabotages et à l’instruction au sabotage de la Résistance.

Agents du SAP R4 :

  • Henri GUILLERMIN, alias Pacha / Merle blanc, chef du SAP R4 à partir d’avril 1944
  • Sauveur CECCALDI, alias Severin VII / Colonna, adjoint au chef du SAP R4 à partir de juillet 1944
  • Raymond ANTOINET, alias Jésuite, adjoint au chef du SAP R4 à partir de juillet 1944
  • Marie-Louise MAILLOL, alias Pape VIII / Brigitte, à partir de janvier 1944, secrétaire du chef du SAP R4
  • André JAMME, alias Castor, saboteur du SAP R4 et instructeur-saboteur à partir de janvier 1944
  • Julienne JAMME, alias Sultane XII, agente de liaison du SAP R4 à partir de février 1944

Après la Libération du Tarn, reparti pour le front et l’arrière des lignes allemandes aux Pays-Bas, le DMR Bernard Schlumberger s’est fendu d’une attestation d’action à destination des Maquis de Vabre.

La liste de ces agents, forcément secrets, est à compléter…