René Soucasse, numéro 40 au registre des maquis de Vabre. Fonctionnaire. Agent auprès du Délégué militaire de la région R4.
- 1923 : naissance le 9 décembre à Toulouse (Haute-Garonne).
- Juillet 1944 : montée au maquis de Vabre.
- 13 août 1944 : gravement blessé au bras gauche et au genou gauche lors de l’attaque du dépôt de Vabre, durant laquelle Jean Raufast et Sylvain Vittoz ont été tués.
- Septembre 1944 : libéré de ses fonctions.
Homologué FFI, dossier disponible sur demande.
Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 60, 135, 136, 137.
- Théo Bohrmann : « Nous nous en fûmes avec un petit frisson dans le dos car nous avions l’impression de nous en tirer trop facilement, sans une rafale d’adieu. arrivés à Vabre, nous trouvâmes tout le monde en émoi. Mais nous étions tellement abasourdis que sans penser à la peur, nous remontâmes aussitôt avec quelques autres, traînant une pompe à incendie pour éteindre le feu qui se propageait de la voiture à la maison. Nous apprîmes alors que Vittoz et Raufast étaient morts et que Soucasse gravement blessé avait pu se cacher dans les buissons au-dessus de la route. Quant à Rémy et ceux qui étaient enfermés dans le dépôt, ils avaient eu autant de chance que nous. »
- René Soucasse : « Le dimanche 13 août nous descendons de Renne, Raufast, Vittoz et moi-même à Vabre voir mon ami Bovis du groupe Françoise et en même temps ramener à Renne un jambon et des saucissons et assister ensuite à la messe que devait dire le chanoine Gèze. Nous sommes présents au dépôt vers 10h30. Une traction avant noire devant le dépôt en train de charger. Raufast prend le jambon dans son sac, Vittoz les saucissons et retour sur Vabre. N’ayant pas parcouru plus de 20 mètres en direction de Vabre, un blindé et une automitrailleuse en face de nous, pris de panique nous prenons un sentier sur notre droite et montons rejoindre la route de dessus. Le blindé passe, l’automitrailleuse s’arrête et un soldat allemand nous tire dessus avec une mitraillette. Je me couche, la rafale passée je grimpe les deux mètres qui me restaient pour me laisser rouler sur la route hors de portée et c’est là que je m’aperçois que mon bras gauche a été traversé d’une balle et une grosse douleur au genou gauche. de l’autre côté de la route j’aperçois un taillis de verdure où je me cache. J’entendais deux, trois coups de canon et des coups sourds. Le ou les Allemands sont revenus auprès de Raufast et Vittoz. Les ont-ils achevés, je ne sais pas mais ce qui est sûr c’est que le jambon et les saucissons n’ont jamais été retrouvés. Après un long silence toujours caché dans un fourré, du monde tournant autour et parlant français, je distingue une femme que j’appelle et vient vers moi, me fait un garrot au bras gauche et me laisse là, et plus tard elle revient avec d’autres personnes. Elle me sortit et me ramena à l’infirmerie, elle sera mon infirmière le temps que je passerai à Vabre. Cela est la version exacte que j’ai vécue. »
Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense.