Jean Salomon, alias Agéasson, numéro 96 au registre des maquis de Vabre. Chef de sizaine membre de la deuxième compagnie.
- 1923 : naissance le 21 avril à Paris.
- Février 1944 : montée au maquis de Vabre.
- Septembre 1944 : engagé volontaire pour la durée de la guerre, incorporé au 12ème régiment de Dragons.
- Septembre 1945 : démobilisation définitive.
- 2012 : décès le 29 février à Paris.
Homologué FFI, dossier disponible sur demande.
Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 18, 43, 51, 68, 69, 77, 79, 107, 112.
- Jean Salomon : « Février 1944. Depuis Toulouse, où nous étions étudiants, nous montons au maquis, Jean Cabrol et moi. Cabrol qui est d’ici, de Ferrières, connaît bien Pol Roux, Guy de Rouville, et à travers lui, l’organisation de la Résistance qu’il met en place autour de Vabre, dans la montagne du Tarn. Depuis 1943, de nombreux maquis se sont déjà installés dans la montagne. C’est que cette terre rude de monts et de ravins se prête fort bien à servir de cache et de repaire. Forêts, landes et pâturages, fermes isolées et souvent abandonnées, perdues au détour des sentiers à peine repérés, font des refuges tout trouvés pour les rebelles que nous devenons. Et puis, dans ce vieux pays huguenot accueillant aux proscrits, tous sont de cœur avec nous. »
- Jean Salomon : « À Vabre, nous rencontrons tous ceux qui, avec Pol Roux, sont le cerveau et l’âme de nos maquis : le capitaine Campagne qui dirigea notre entraînement, le pasteur Cook, aussi le docteur Ambroise, Schoenenberger et tant d’autres que j’oublie de citer. Entre nous, avec tous, nous ressentons déjà cette camaraderie qui s’approfondira quand viendra le temps de l’action et qui sera notre meilleur soutien. Ici, malgré l’appréhension devant le danger, la peur même que chacun peut ressentir selon son degré de courage, personne n’a d’état d’âme : le but est clair et l’avenir sera radieux quand le pays sera libéré. Et c’est vrai qu’en ces temps-là, on chantait. »
- Jean Salomon : « Les camions gazogènes circulent, apportant ravitaillement, embryons d’uniformes (tissés par les entreprises de Brassac) avec les brassards tricolores à la Croix de Lorraine, premiers fusils, premiers armements sérieux. Notre refuge s’est peuplé de nouveaux venus et devient l’un des centres d’entraînement avec nos officiers : Guy Palausi, Jean Mathias, un ancien de 14 qui a quitté Castres pour reprendre du service. Crapahutages, maniement d’armes, exercices de tir, les journées se passent à l’école du soldat. Initiation aussi au sabotage et au close combat : les hauts faits de résistance de Castor, notre instructeur, sont gage de son expérience. Il nous raconte son extraordinaire évasion des mains des Allemands qui l’avaient reconnu, à Toulouse. Par lui, nous essayons d’apprendre, entre autres, comment utiliser le plastic, cet explosif inoffensif sans détonateur, comment manier le poignard pour attaquer une sentinelle ennemie. Je reconnais n’avoir pas eu, pour ma part, à utiliser ces redoutables connaissances. »
- Jean Salomon : « C’est au début de juin, avec la proximité, puis la réalité de ce débarquement tant attendu, que l’organisation se met vraiment en place, que les ordres viennent, qu’arrivent de nouveaux volontaires, et surtout un encadrement réellement militaire. Nous devons être quelques 250. Vabre, notre modeste chef lieu, se considère déjà comme libéré, les drapeaux réapparaissent, à la gare les gendarmes contrôlent le petit train, passagers et arrivants, au nom du CFL 10. Le maquis réquisitionne, payant en bonne et due forme par des bons remboursables ultérieurement. »
Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Insee.