31 août 1944 : fête de la Libération de Vabre

Le jeudi 31 août 1944, les troupes du Corps franc de Libération n° 10 (CFL 10) célèbrent la Libération de Vabre, de Castres et du Tarn. Les trois compagnies des maquis défilent dans Vabre et se réunissent autour d’un banquet servi par des sous-officiers allemands faits prisonniers à Castres. Ces événements marquants ont été filmés par le docteur André Biau.

Les Maquis de Vabre, nés à l’hiver 1942-1943 et organisés en corps franc FFI au printemps 1944, ont activement contribué à la Libération du Tarn. L’été 1944 a été rythmé par les accrochages et combats parfois meurtriers : Cambous, l’attaque du 8 août ou encore celle du dépôt de Vabre. Le 19 août, les troupes des Maquis de Vabre et du Sidobre, commandées par Pierre Dunoyer de Segonzac, attaquent un train allemand parti de Mazamet pour Castres. La prise du train est décisive pour la Libération.

Le 20 août, les maquisards sont aux portes de Castres et y entrent. La reddition allemande a été négociée la veille chez le capitaine FFI Jacques Lamon, dans la banlieue de la sous-préfecture du Tarn. Environ 4000 soldats de la garnison allemande se rendent. La troupe est parquée sur le terrain de Péraudel à Castres, tandis que les officiers, sous-officiers et des femmes allemandes sont transférées vers Vabre. Les officiers seront hébergés dans la montagne jusqu’au 26 août, date de leur transfert au camp de Saint-Sulpice. Quant aux sous-officiers, ils sont toujours présents le 31 août et sont missionnés pour servir le banquet des 500, nom donné au grand repas organisé sur la place centrale de Vabre. Ce repas a été précédé d’un imposant défilé des troupes du maquis en uniformes militaires, avec recueillement au monument aux morts. À la fin du repas, Guy de Rouville annonce le départ de la moitié des maquisards pour le front. En septembre 1944, environ 250 maquisards quittent le Tarn en colonne pour rejoindre les Vosges où ils combattent dans le 12ème régiment de Dragons.

Le film ci-dessous, diffusé lors d’une conférence de notre vice-président Michel Cals dans le cadre des 80 ans de la Libération, nous permet de revivre les défilés et le banquet. Ce document est inédit, jamais publié en ligne, et doublement exceptionnel : André Biau ici vidéaste a filmé en couleurs et en noir et blanc, tandis que 55 ans après Guy de Rouville a commenté ces images.

VIDÉO. Film original de la Fête de la Libération, défilé en couleur et banquet en noir et blanc :

Des photos ont également été prises lors de cette journée de commémorations.

Les maquisards armés devant le monument aux morts. Les capitaines Henri Combes et Guy de Rouville déposent une gerbe. Juste derrière eux (tête nue de face, en civil) le maire de Vabre, Pierre Gourc.
La section administrative du maquis (béret, chemise claire, sans armes) dirigée par Jean Bovis (alias Bosiflora) et François Harlant (alias François) à qui on doit la bonne tenue des documents du maquis.
Les femmes aussi. Odile Pol Roux et deux petites réfugiées en costume lorrain (coiffe blanche) et alsacien (nœud noir avec cocarde) déposent des gerbes devant le monument aux morts. Derrière elles, en civil, tête nue, Pierre Boyer, adjoint au Maire, qui a procédé au mariage (civil) au maquis du maquisard Louis Cèbe.
Devant le monument aux morts. De dos : le capitaine Guy de Rouville – chef de secteur. A sa gauche (avec béquille) le staff-sergent américain Robert Esquenazi, blessé lors de son parachutage sur Virgule. A sa droite (avec canne) le lieutenant Pierre Hoepffner (alias Honcourt), blessé lors de l’embuscade de Cambous. Plus à droite (de profil avec brassard) le pasteur Jean Cadier, qui deviendra l’aumônier protestant de la 1ère Armée.
En plein air, après le défilé, le banquet des 500 maquisards servi par des sous-officiers allemands prisonniers.

PRÉCÉDENTE VERSION DE CET ARTICLE CI-DESSOUS.

Les maquisards armés devant le monument aux morts.

Les capitaines Henri Combes et Guy de Rouville déposent une gerbe. Juste derrière eux (tête nue de face, en civil) le maire de Vabre, Pierre Gourc.


La section administrative du maquis

… (béret, chemise claire, sans armes) dirigée par Jean Bovis (alias Bosiflora) et François Harlant (alias François) à qui on doit la bonne tenue des documents du maquis.

Les femmes aussi.

Odile Pol Roux et deux petites réfugiées en costume lorrain (coiffe blanche) et alsacien (nœud noir avec cocarde) déposent des gerbes devant le monument aux morts. Derrière elles, en civil, tête nue, Pierre Boyer, adjoint au Maire, qui a procédé au mariage (civil) au maquis du maquisard Louis Cèbe.

Devant le monument aux morts.

De dos : le capitaine Guy de Rouville – chef de secteur. A sa gauche (avec béquille) le staff-sergent américain Robert Esquenazi, blessé lors de son parachutage sur Virgule. A sa droite (avec canne) le lieutenant Pierre Hopffner (alias Honcourt), blessé lors de l’embuscade de Cambous. Plus à droite (de profil avec brassard) le pasteur Jean Cadier, qui deviendra l’aumônier protestant de la 1ère Armée.

Le « banquet des 500 »

En plein air, après le défilé, le banquet des 500 maquisards servi par des sous-officiers allemands prisonniers.