Albert Julien, alias Churchill, numéro 131 au registre du maquis de Vabre. Électricien. Chauffeur du maquis, membre du groupe V1 de la deuxième section de la première compagnie.
- 1916 : naissance le 21 avril en Angleterre.
- 10 juin 1944 : montée au maquis de Vabre.
- Septembre 1944 : libéré de ses fonctions.
Homologué FFI, dossier disponible sur demande.
Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », page 63, 90, 115
- Guy Gaultier : « Retour à Toulouse assez dépité mais bonne nouvelle : un voisin de ma tante, avenue Camille Pujol, qui se dit résistant et en contact avec André Jamme parachuté dans la région. Carton (Pélissier) pourrait nous trouver quelque chose. 6 juin, c’est le débarquement, Carton nous fait prévenir que nous pourrons nous joindre au fils de l’épicier de l’avenue Camille Pujol, le fils Combes (rien à voir avec Campagne) qui part vers le maquis avec un groupe de policiers. et comme par hasard, le lieu de rendez-vous est fixé au n°2 route de Balma, chez Bouzigues. Et voilà comment Gaston, Bernard, Churchill et moi faisons la connaissance de Castor qui nous conduit au maquis de Vabre. »
- Guy Gaultier : « Rosalie. Ce n’était pas un nom de code, mais celui de notre camionnette gazo-bois 1500 kgs Renault, immatriculée 3408 XV 3 et portant ostensiblement sur son aile avant droite la mention, sans doute obligatoire, AID TARN. Albert Julien (Churchill) était son chauffeur attitré. Il n’aimait pas son fusil, encombrant Remington 1903 et ses deux cartouchières en toile. Le tout était allongé dans un filet au-dessus du pare-brise. Il préférait garder quelques grenades à portée de la main. Mais avant de penser à les utiliser, il lui fallait songer à faire les gaz et à être assez patient pour que Rosalie, gaz assez riche, veuille bien démarrer. Un jour, alors qu’une colonne blindée allemande attaque un de nos dépôts à Vabre, Rosalie, à l’arrêt devant le garage où nous nous ravitaillions, n’est pas prête à partir. Avec son flegme habituel, Churchill met le ventilateur en route… Je suis seul avec lui et avec seulement ma Sten. Les allemands sont encore loin, mais j’ai l’impression que c’est nous qui sommes visés. J’ai beau presser Churchill de laisser tomber Rosalie pour partir à pied à l’abri, il persiste : “Allez, déconne pas.” Peut-être même l’a-t-il répété à voix basse en “slang” (argot). Mais Rosalie démarre et franchit le sommet de la côte où nous disparaissons en angle mort. Un chemin forestier étroit se présente à notre gauche et nous pouvons nous camoufler sans accroc. Mais il fallut des haches pour faire son passage et des bœufs pour sortir Rosalie de sa cachette. Mais elle en avait vu et elle en verra bien d’autres, dont le triste jour où Churchill conduisit notre lieutenant Chevallier vers l’hôpital de Lacaune où il mourra. »
Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense.