Jean Espérou, numéro 33 au registre du maquis. Électricien. Radiotélégraphiste au PC du délégué militaire régional.
- 1921 : naissance le 6 septembre à Vabre.
- 1941 : électricien d’exploitation à la Société des forces motrices de l’Agout.
- 1941-1943 : engagé volontaire pour quatre ans.
- 1943-1944 : réfractaire au STO, entre en Résistance au Front national.
- 6 juin 1944 : monte au maquis de Vabre (date homologuée).
- Septembre 1944 : incorporé dans l’armée de l’Air.
- Août 1945 : démobilisation.
- 1949 : agent EDF.
- 2015 : décès le 4 mars à Béziers (Hérault).
Homologué FFI, dossier disponible sur demande.
Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 61, 92, 124, 131, 134, 135.
- Jean Espérou : « Comment suis-je venu au maquis ? Mon intention était tout autre, j’avais un bon camarade mécano dans l’armée de l’air, qui se trouvait avec son unité à l’oasis de Gabès en Tunisie. J’avais su qu’en tant que soldat, je pouvais passer légalement en Afrique du Nord par convoi maritime. Militaire en 1941 je passais mon brevet spécialisé de radio et demandais mon transfert. Hélas ! Mers-el-Kebir vint mettre un terme à mes aspirations. Il fallait trouver autre chose, le passage des Pyrénées ne me réussit pas non plus, restait la Résistance. À Toulouse j’eus beaucoup de change, piégé, je dus m’enfuir précipitamment et c’est ainsi que j’aboutissais à Vabre avec à la traîne, un mandat d’arrêt pour désertion. J’avais eu le privilège lors d’une cérémonie au Drapeau dans la cour de Renne, d’avoir été présenté au colonel Brice. Je quittais donc les amis Fuchs pour le PC de Bourrion. Nous y étions 7 à 8 personnes à séjour fixe : outre Brice et son adjoint, un secrétaire, deux radios, un cuistot, un agent de liaison (moi-même) et souvent quelques visiteurs. La tâche était dure et, pour ma part, j’aidais et je marchais : une fois par semaine au château de Ferrières par bois et prés. Cette route fut ouverte par Brice et moi-même pour se présenter comme porteur de courrier ; tous les jours à Vabre (courrier et ravitaillement), aide cuistot, aide radio, etc… Mon premier travail fut de me lever, tous les jours, à trois heures du matin avec la radio de nuit, pour enregistrer la réponse aux messages que nous transmettions de jour. Le processus était le suivant : à toute heure du jour nous émettions les messages chiffrés “en l’air” c’est-à-dire sans savoir si le réceptionniste avait bien reçu. Il nous répondait dans la nuit “en l’air” également. Cela ne dura pas longtemps car le radio titulaire ayant pitié de moi, me laissa dormir. À Bourrion, nous mangions tous ensemble, et quelquefois nous avions droit à de stupéfiantes découvertes. C’est ainsi que Brice nous fit découvrir un jour, un plan de V2 dessiné sur un feuillet, au milieu d’un cahier de papier à rouler les cigarettes Job. Tracé par un véritable artiste, il était d’une facture et d’une précision remarquables. Curieusement ce document venant de l’Allemagne et destiné à Londres transitait par Vabre. »
Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Insee.