Rémy Nathan, numéro 29 au registre des maquis de Vabre. Étudiant. Magasinier et agent de liaison membre de la deuxième compagnie.
- 1926 : naissance le 26 novembre à Paris.
- Juin 1944 : montée au maquis de Vabre.
- Septembre 1944 : engagé volontaire pour la durée de la guerre, incorporé au 12ème régiment de Dragons.
- 2009 : décès le 12 février à Auch (Gers).
Homologué FFI, dossier disponible sur demande.
Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 105, 135.
- Rémy Nathan : « Après un parachutage en provenance d’Alger, on me confia un colis assez important à apporter au service de renseignements en pleine montagne. Pour votre gouverne, j’avais avec moi un arme, un revolver 7.65 en cas de besoin. Ce colis enveloppé dans une couverture était lourd et encombrant et je ne savais absolument pas ce que je transportais. Malgré ma jeunesse, j’avais chaud et je peinais quelque peu. Enfin quand je suis arrivé au but final et que j’avais remis en main propre ce paquet, on l’ouvrit devant moi et à ma grande satisfaction, vous ne devinerez jamais, c’était 5 000 000 de francs en billets de 500 francs tout neufs. Pour un gosse que j’étais c’était une somme considérable, somme destinée au DMR pour R4. »
- Rémy Nathan : « La journée du dimanche 13 août 1944 était le jour qui avait été choisi pour déménager le tailleur. Était entreposé dans ce pavillon, toiles de parachutes et tissus pour la confection des uniformes et le ravitaillement. A Vabre, si mes souvenirs sont exacts, c’était l’heure du culte. La voiture avait terminé son chargement et se préparait à faire demi-tour quand tout à coup deux ou trois blindés allemands se rendaient vers Saint-Pierre-de-Trivisy à vive allure. Les deux premiers blindés ont continué leur chemin mais le troisième a tiré immédiatement sur la voiture d’où s’échappaient des hommes. Les blindés étaient munis de canon de 20mm. La voiture a pris feu immédiatement et par la même occasion la maison où j’étais avec Espérou et son chien berger allemand. Dans la maison qui brûlait, nous avons d’un commun accord jeté une première fois un matelas afin de sauter et amortir notre chute, et puis un deuxième matelas qui a emporté dans sa chute la cheminée du menuisier qui se trouvait en contrebas. Nous avons essayé de sauter mais il y avait environ six à huit mètres et puis que faire du chien ! Nous nous sommes résignés à rester près de la fenêtre afin de pouvoir respirer. Peut-être que la peur nous a sauvés. Par les trous faits par le canon nous pouvions voir une partie de ce qu’il se passait à l’extérieur. Dans la voiture se trouvaient Lacroix, Soucasse et le plus jeune Théo. Grâce au sang-froid de celui-ci, il a gagné du temps en se laissant expliquer, grâce à sa connaissance de l’allemand, le maniement de l’automitrailleuse et je peux dire que Théo nous a vraiment sauvé la vie. Ce qui n’a pas été le cas pour Vittoz et Raufast qui étaient venus de Vabre pour nous prévenir que des blindés allaient arriver. En s’enfuyant par un raccourci qui menait à Vabre, ils ont été lâchement blessés et achevés à coup de revolver. Après l’alerte, nous avons pris nous-mêmes le raccourci et n’avons pu que constater qu’ils étaient morts pour nous. »
Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Insee.