Robert Gamzon, alias Castor ou Lagnès, numéro 10 au registre du maquis de Vabre. Ingénieur de profession, fondateur des Éclaireurs israélites de France. Marié, père de quatre enfants. Lieutenant commandant de la deuxième compagnie du CFL 10.
- 1905 : naissance le 30 juin à Lyon. Sa mère est fille d’Alfred Lévy, Grand Rabbin de Paris.
- 1923 : à 18 ans, fonde le mouvement scout des Éclaireurs Israélites de France avec l’appui de l’écrivain Edmond Fleg.
- ??? : épouse Denise Lévy, dite Pivert, cheftaine EIF. Ils auront quatre enfants dont le dernier né à Castres en 1943.
- 1937-1939 : se spécialise en électro-acoustique, est chargé de la sonorisation de l’Exposition Universelle de Paris.
- 1939-1940 : mobilisé. Il monte à Paris un orchestre de musiciens professionnels, réfugiés juifs étrangers, en grande précarité financière.
- Mai-juin 1940 : campagne de France. Officier de transmission en amont de Reims. Après accord ministériel obtenu par téléphone, fait sauter avec des camarades le grand central téléphonique souterrain de la ville et échappe à la dernière minute aux motards allemands.
- Juin 1940 : passe en zone libre. Fonde des maisons pour enfants juifs réfugiés et des centres ruraux agricoles scouts, agréés par Vichy, dont un à Lautrec dans le Tarn. Aidé par sa femme qui forme des assistantes sociales agréées parmi les cheftaines EIF.
- Juillet 1940 : « essai infructueux de rejoindre Charles de Gaulle par l’Espagne. »
- 1941-1942 : révoqué comme juif de son grade d’officier français. Aide à la formation de la « Sixième », filière d’évasion d’enfants et de faux-papiers.
- Été 1942 : rafle du Vel-d’Hiv à Paris, rafles aussi en zone « libre » dont Lacaune. Prend contact avec le scoutisme protestant, les EU de Vabre (Robert Cook, Guy de Rouville) pour évacuation possible du centre agricole de Lautrec sur maquis d’attente.
- Décembre 1943 : création du maquis de la Malquière le 1er (date homologuée). Parmi les maquisards, plusieurs officiers juifs dont Gilbert Bloch et François Lévy, tous deux polytechniciens.
- Juin 1944 : Castor soucieux, alias Henri Lagnès, monte lui-même au maquis et redevient Robert Gamzon.
- Été 1944 : capitaine, commande la 2ème Compagnie des Maquis de Vabre. Gravement blessé en service commandé après la Libération du Tarn.
- 1949 : part en Israël avec sa famille. Crée un « gar’in », noyau d’un futur Kibboutz. Reprend son métier d’ingénieur acousticien. Invente un haut-parleur « isophase ». Sa femme Denise devient maître de conférence de Littérature française à Tel-Aviv.
- 1961 : décès accidentel en Israël.
- 1981 : parution posthume du livre Les Eaux Claires, son journal de guerre.
Cité à l’ordre de l’armée, Croix de guerre 1940 et 1944, officier de la Légion d’Honneur, Médaille de la Résistance avec rosette : « Chef d’une haute valeur morale. Bien que traqué lui-même, n’a cessé de regrouper des jeunes poursuivis par la police allemande, formant des maquis, les organisant et les équipant. »
Homologué FFI, dossier disponible sur demande.
Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 23, 26, 28, 49, 58, 94, 107, 127, 138, 139, 142, 150, 165, 209.
Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Ordre de la Libération.
Mon cher Gamzon,
Je vous confirme ce que je vous ai dit trop rapidement hier : votre unité s’est battue comme se battent depuis toujours les meilleurs soldats français; leur attitude au feu a été belle, les résultats qu’ils ont obtenus ont dépassé mon attente. […]
Je vous demande de bien vouloir transmettre mon admiration à votre escadron, très simplement.
Permettez-moi enfin de vous dire que cet escadron doit infiniment à l’apôtre magnifiquement dévoué que vous êtes. Au dévouement, vous ajoutez un courage peu banal.
J’ai demandé pour vous une citation à l’Ordre de l’ Armée.
Lettre du Commandant Dunoyer de Segonzac, après la prise du train de Mazamet