Lucien Célestin ☨ (1920-1944)

Lucien Célestin, numéro 256 au registre du maquis de Vabre. Marié. Brigadier, membre de la troisième section de la deuxième compagnie des maquis de Vabre. Mort pour la France.

  • 1920 : naissance le 23 janvier à Paris.
  • 1939-1941 : engagé volontaire pour trois ans, radio électricien. Brigadier.
  • 1942 : mariage avec Simone Célestin.
  • Juillet 1944 : montée au maquis de Vabre.
  • 8 août 1944 : blessé « à la jambe gauche » et capturé durant l’attaque allemande du terrain de parachutage et de Laroque. « A combattu courageusement au cours d’une attaque que les Allemands avaient lancée contre ce maquis. Blessé et fait prisonnier, a été transféré à la prison Saint-Michel où il a été torturé. »
  • 13 août 1944 : « ayant refusé de dénoncer l’emplacement du poste de commandement de Vabre », il a été fusillé par des soldats allemands à Montlaur, près de Toulouse (Haute-Garonne).
  • Décembre 1944 : naissance à Castres de son fils Gérard.

Cité avec croix de guerre. Mort pour la France.

Homologué FFI, dossier disponible sur demande.

Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 124, 205, 209.

  • Simone Célestin : « Dans la nuit du 7 au 8 août 1944 par l’attaque du maquis. Après une visite éclair de mon mari avec son copain Delphino, je les ai regardé partir le cœur lourd, confusément j’ai pensé : “Je ne les reverrai plus.” Je l’ai même dit à maman qui me priait de rentrer… Je les ai suivi des yeux le long des sentiers bordant les champs qui rejoignaient le Cep, petit sentier d’alors qui coupait la route de Viane à Lacaze et qui rejoignait La Sautié. Je l’ai vu lui remonter l’orée du bois de La Sautié. Maman qui était allée chercher le lait à Longuecep quittait la ferme au moment où le canon trouait le mur de la maison, elle arrivait toute essoufflée en se cachant derrière les gerbiers. Nous nous sommes retirés pour aller du côté qui donnait sur le Mas et là, nous avons assisté, impuissantes à la suite de l’attaque, nous avons vu tomber, épouvantées, les corps de ces malheureux résistants le long du bois de Bénezet. »
  • René Kirchner : « Mon souvenir le plus marquant est le suivant : le camarade Célestin étant jeune marié avec une petite fille m’avait demandé de permuter son tour de garde avec le mien car il avait l’intention de se rendre dans sa famille le dimanche 6 août 1944. Bien entendu, j’étais d’accord pour le remplacer. J’ai pris le dimanche, et lui le 7 août. Or ce 7 août nous avons été informés d’un parachutage. N’étant plus de garde puisque notre camarade Célestin me remplaçait, je suis donc monté sur le terrain comme d’habitude. Il a donc été tué alors que logiquement j’aurais dû être à sa place. Lui marié et père de famille. Moi célibataire. Le destin n’a pas de logique. »
  • Marie-Claire Lautmann : « Malheureusement, j’ai vu Célestin assis entre deux Allemands sur le devant d’un char et je ne pouvais rien faire. »
  • Simone Célestin : « Nous étions mariés depuis 1942, mon mari Lucien Célestin était clandestin, mon beau-père avait été tué par les allemands en 1944. Nous avons rejoint mes parents, monsieur et madame Georges Sol qui étaient à Saint-Sever de Lacaze avec ma sœur Manon. Mon père était intégré au maquis de Lacado ce qui a incité mon mari à la rejoindre. Après l’attaque du terrain de parachutage, c’est par les gendarmes de Vabre que j’ai appris que Lucien était arrivé dans ce village ligoté sur une camionnette et blessé à la jambe… Il a été fusillé avec d’autres, dont un père de quatre enfants, le 13 août à 16 kilomètres de Toulouse. C’est la population du village qui a fait leur toilette et a averti la gendarmerie du massacre. Je n’ai été prévenue que deux mois après car mon mari n’avait voulu garder sur lui ni papiers ni photos compromettant sa famille. Quatre mois après, en décembre, j’ai mis mon fils Gérard au monde à la maternité de Castres. »

Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense.