Jean-Paul Nathan, alias Jean-Paul Aymon, numéro 200 au registre du maquis de Vabre. Journaliste. Membre de la première section de la deuxième compagnie.
- 1921 : naissance le 16 mai à Paris.
- 1943-1944 : participe aux journaux clandestins des Éclaireurs israélites de France.
- 6 juin 1944 : montée au maquis de Vabre (date au registre).
- Septembre 1944 : incorporé au 12ème régiment de Dragons.
- 1946 : auteur du livre « Un éclaireur au maquis ».
- 2004 : décès le 25 juillet à Vannes (Morbihan).
Non homologué FFI.
Combattant volontaire de la Résistance n° 201097.
Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 27, 52, 86, 93, 104, 107, 119, 129, 130,
- Jean-Paul Nathan : « On va pouvoir rentrer se coucher, c’est pas trop tôt. Quatre nuits de veille consécutives. Quatre heures du matin. Deux motocyclistes descendent sur Viane (Viane pratiquement aux mains du maquis sur la route Castres-Lacaune-Tarn). Près de notre mitrailleuse, nous luttons contre le sommeil et le froid. Cinq minutes s’écoulent et brusquement des coups de feu déchirent la nuit. Un voltigeur, qui fait le guet sur la route, revient en courant. Qu’est-ce que c’est ? “Sais pas, retourne à ton poste, on te passera les consignes.” Cela venait d’assez loin, du côté de Viane qu’une mitrailleuse protège, à 500 mètres de nous. Nous gardons la route dans la direction opposée. Cette fois c’est là, tout près, le tac-tac d’une mitrailleuse. Cela va être notre baptême du feu. La mitrailleuse crépite. Charles, notre chef de groupe, vient nous chercher. “Vite les gars, les boches sont là, suivez-moi.” Nous prenons nos armes, nos bandes de mitrailleuses, montons le chemin qui mène au plateau. Il était temps. Les voitures stoppent. Nous nous plaquons à terre. Des ordres rauques. Les moteurs s’arrêtent. À trois mètres derrière la haie, ce sont les boches. Ils avaient repéré le terrain. Nous réussissons à décrocher. Peu glorieuse retraite. Mais que faire contre des chars et des autos-mitrailleuses avec notre pauvre armement ? Nous tentons de rejoindre le cantonnement de Laroque pour prévenir les camarades. Mais l’ennemi, qui déjà s’est emparé de tout le matériel parachuté, sauf quelques containers vidés en hâte pour assurer la retraite, ne s’en tiendra pas là. Arriverons-nous encore à temps ? Le jour s’est levé. Je reverrai toujours cette lente ascension de la montagne, les visages aux traits tirés de fatigue de Castor et Gilbert qui dirigent les opérations. et moi, machinalement, plié sous le poids de ma mitrailleuse, je me répète en marchant : “Mon baptême du feu, mon baptême du feu…” »
Sources : Amicale des maquis de Vabre, archives familiales, mémoire de maîtrise de Valérie Pietravalle, L’Écho des Carrières, Musée de la résistance en ligne, Insee.