Gilbert Gadoffre de Marival (1911-1995)

Gilbert Gadoffre de Marival, non inscrit au registre des maquis de Vabre. Universitaire. Membre de l’équipe d’Uriage.

  • 1911 : naissance le 16 janvier à Manchester (Royaume-Uni).
  • 1938 : enseigne l’histoire de la pensée française à l’Université de Manchester.
  • 1939-1940 : mobilisé, “blessé très gravement” à la colonne vertébrale par une mine “après s’être comporté de façon brillante, peut mériter la Légion d’honneur, fait prisonnier, est libéré comme grand malade et passe aussitôt à la Résistance”.
  • 1940-1942 : professeur de français à Versailles.
  • 1941 : “écrit et distribue des tracts clandestins” à Paris, dans le Rhône, l’Isère, la Savoie et la Haute-Savoie.
  • 1942 : entre à l’École nationale des cadres d’Uriage jusqu’à sa dissolution par Vichy.
  • 1943 : directeur du Bureau d’études clandestin au château de Murinais (Isère), fait partir ses camarades et y reste seul pour incendier armes et informations. “Cerné dans sa retraite par près de 200 Allemands qui mettent le feu à la maison qu’il occupe, s’échappe en tuant deux de ses ennemis et en sautant du deuxième étage. Poursuit son action anti-allemande sans désemparer.”
  • Juin 1944 : montée au maquis de Vabre.
  • Septembre 1944 : engagé volontaire au 12ème régiment de Dragons.
  • 1945 : participe à la création de l’École nationale d’administration (ENA).
  • 1947-1995 : fondation et direction de l’Institut collégial européen à Royaumont (Val d’Oise).
  • 1953 : mariage.
  • 1955 : publication du roman Les Ordalies sur la guerre.
  • 1966-1978 : titulaire de la chaire de littérature française à Manchester.
  • 1995 : décès le 2 mars 1995 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

Médaille de la Résistance, Croix de guerre 1939-1945, Chevalier de la Légion d’honneur.

Cité dans le livre “Le Chargeur n’a que vingt balles”, pages 30, 53, 59, 70, 74, 94, 99.

  • Pierre Dunoyer de Segonzac : “Beuve-Méry, Gadoffre, Domenach, Cacérès, Hoepffner, Rouchié qui m’avaient rejoint se mirent en campagne et reprirent à l’usage des maquisards les mêmes thèmes que nous développions à Uriage. Je les avais logés au séminaire vide de Pratlong, situé en montagne, avec la complicité de l’évêché.”
  • Gilbert Gadoffre : “À Pratlong, nous préparions le programme des équipes volantes d’une part, l’analyse de la crise de l’homme moderne ébranlée dans ses convictions héritées du XIXe siècle d’autre part, l’aspect positif de la recherche d’un homme nouveau. Tout dépendait du niveau intellectuel de l’auditoire. Par ailleurs, Beuve-Méry faisait une analyse des systèmes sociaux en présence, l’ultra libéralisme américain ou des totalitarismes rouge et brun. Les chances de survie des uns et des autres étaient décortiquées, mises à plat, pour en tirer l’essence même. Il y avait bien sûr le côté militaire, les vieux conseils que nous donnions qui portaient notamment sur la garde de ne pas être un soldat qui arpente le terrain avec son fusil à la main, mais un vigile qui devait voir sans être vu, caché dans un arbre par exemple. Le second précepte portrait sur la rencontre éventuelle avec l’ennemi dans les chemins de montagne, provoquant le réflexe instinctif de décrocher par le bas, ce qui était plus facile alors qu’il suffisait d’une grenade jetée par l’ennemi pour mettre fin à l’opération. Décrocher par le haut était plus difficile mais c’était la seule chose à faire parce que les grenades lancées par l’ennemi risquaient de leur revenir sur le nez. Il y avait aussi les conseils sur l’entretien des armes. J’ai conservé un souvenir émouvant des vendredis soirs dans le maquis juif commandé par Gamzon où régnait une atmosphère de prière, de préparation au retour de la Terre promise. Il y avait là une sorte de communion qui absorbait l’assistance.”

Sources : Amicale des maquis de Vabre, Ordre de la Libération, Universalis, The Independent, Babelio.