Et voilà, c’est tuant !
C’est ainsi que se termine une lettre personnelle datée du 8 juillet 1958 et adressée à Guy de Rouville par le Colonel Pierre Dunoyer de Segonzac. La lettre relate, croquis à main levée à l’appui, la bataille qu’il a initiée, organisée et menée d’un bout à l’autre lorsqu’il était chef de la zone A des F.F.I. du Tarn. Sous ses ordres se trouvaient trois groupes de maquisards (dont la 2ème Compagnie de Vabre, celle du lieutenant Gamzon) avec l’appui du Commando américain parachuté sur « Virgule ».
C’est parce qu’il avait été scandalisé par un récit donné à un groupe d’officiers de réserve de Mazamet par un officier d’active (le Cdt [X]) présent sur le terrain que Guy de Rouville avait demandé à Pierre de Segonzac un rectificatif détaillé. En effet le Cdt [X] avait jugé bon de réduire à presque rien l’action du Cdt Hugues dans cette prise d’un train armé allemand qui a fortement contribué le soir même, 20 Août, à la reddition de la garnison allemande de Castres.
A noter : Segonzac signe sa lettre « Vieux Chef » en souvenir toujours vivant des liens tissés entre Vabre et l’École des Cadres d’Uriage dès 1942. La lettre avec entête du groupe de subdivision de Chambéry, dont Segonzac était en 1958 le colonel, comprend 2 feuillets recto-verso. Ici est reproduit le deuxième feuillet qui évoque un témoignage de Beuve-Méry ayant aussi nécessité un rectificatif.
Le croquis de la bataille, le seul qui existe, est reproduit sur les murs de l’exposition du maquis à Vabre. Parmi les autres récits provenant de maquisards du C.F.L. 10 présents sur le terrain on peut signaler celui du professeur Gabriel Nahas, responsable du service santé de la zone A.
GROUPE DE SUBDIVISIONS DE CHAMBÉRY Tel xxx --- Le Colonel ---
Un homme peut vous apporter un témoignage précis et autorisé sur cette affaire : c'est Beuve-Méry qui était présent. Il y a d'ailleurs eu une évocation de l'attaque du train dans Réalités de mars ou d'avril à propos d'une étude sur Beuve. La chose était une fois de plus mal présentée. B.M. demande à faire une rectification de lui-même sans que je lève un doigt, pour cette fois dans
Réalités de juillet. Et voilà, c'est tuant ! Renvoyez-moi la lettre de Beuve. Je pense assez sérieusement à aller vous voir cette année. Mille amitiés à tous. Vieux Chef