Gilbert Bloch ☨ (1920-1944)

Gilbert Bloch, alias Patrick, numéro 19 au registre du maquis de Vabre. Étudiant de Polytechnique. Lieutenant commandant la deuxième section de la deuxième compagnie. Mort pour la France.

  • 1920 : naissance le 28 avril à Paris.
  • 1935 : décès de son frère Yves (né en 1917) le 24 janvier, décès de son père René le 15 novembre.
  • 1939 : engagé volontaire dans l’armée pour trois ans, incorporé à l’artillerie.
  • 1940-1942 : école Polytechnique, exclu car juif.
  • 1942-1943 : commandant de groupe aux Chantiers de jeunesse.
  • 1943-1944 : direction du chantier rural ÉIF de Lautrec, adjoint de Robert Gamzon. « Regroupement et mise en sécurité de nombreux jeunes gens juifs. »
  • Février-mars 1944 : arrestation à Grenoble, déportation à Drancy puis Auschwitz de sa mère Alice.
  • 1er juin 1944 : montée au maquis de Vabre.
  • 8 août 1944 : mort « au cours d’un combat avec un détachement blindé allemand« , « après avoir épuisé ses munitions contre les troupes allemandes qui attaquaient le maquis. A été retrouvé dans la position du tireur couché, avec huit balles de fusil et de mitraillette dans le corps ». Gilbert Bloch a été inhumé au cimetière de Viane. « Officier de grande valeur. (…) Excellent chef au maquis, perte irréparable pour la formation à laquelle il appartenait. »

Citation avec croix de guerre à titre posthume, mort pour la France. Médaille de la Résistance.

Homologué FFI, dossier militaire disponible sur demande.

Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 52, 121, 127,

  • Jean-Paul Nathan : « En dépit des circonstances, nous continuions à mener un minimum de vie religieuse avec la berakha sur le pain, une séance de méditation pour ceux qui ne priaient pas, rite institué à Lautrec par Gilbert Bloch. »
  • Fernand Bruniquel : « Le lieutenant Gilbert Bloch nous a dit : “Vous les jeunes, ne restez pas là, sinon ils vous embarquent.” On a été se cacher dans les bois et on est restés camouflés. Les autres fois nous y allions avec les charrettes, on chargeait les camions, il y avait des armes et tout. Je me rappelle le grand américain. »
  • Maquisard Jacques : « Il était quatre heures moins 20, j’étais avec Calvet et le lieutenant Gilbert Bloch. Bloch m’a dit : “Rappelle-toi Jacques, tu as deux enfants, nous ne sommes pas un maquis d’attaque, on risque d’être attaqués, tu rippes.” »
  • Poème du lieutenant Gilbert Bloch : « Que notre franchise de garçon devienne loyauté d’homme. Que notre gaieté de garçon devienne joie d’homme. Que notre pureté de garçon devienne noblesse d’homme. Nous étions spontanés, il faut devenir des créateurs. Nous étions généreux, il faut apprendre à donner. Notre âme s’ouvrait à la fin, il faut qu’elle s’engage. Évite nous, Seigneur, de devenir secs, parce que nous devenons durs. Garde à notre cœur sa fraîcheur, que le soleil qui se lève et le chant des oiseaux restent toujours pour nous une source de joie. »

Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Mémorial de la Shoah, archives familiales.

Texte de Gilbert BLOCH
                      Texte écrit par Gilbert BLOCH
                           (lu par Pol Roux)

   Gilbert BLOCH restera pour nous tous, des maquis de VABRE, un
exemple.
   Fauché à 24 ans, il avait trouvé le temps d'être jeune Polytechnicien
et de se consacrer au mouvement des Éclaireurs Israélites. Il avait
donné à ce mouvement, toute son énergie, toute son intelligence et toute
son âme.
   Gilbert BLOCH, dans sa courte vie est resté toujours très français et
très juif.
   Il avait l'habitude, le soir avant de se coucher, d'écrire quelques
pensées qui sont à relire et c'est pourquoi, pour terminer cette
cérémonie dans cette simplicité, je voudrais vous lire ce que l'on a
retrouvé parmi ses pensées, écrites, comme par hasard exactement un an,
le 8 août 1943, avant sa mort, dans cette montagne de Lacaune : 

– Que notre franchise de garçon devienne loyauté d’homme
– Que notre gaieté de garçon devienne joie d’homme
– Que notre pureté de garçon devienne noblesse d’homme
– Nous étions généreux, il faut apprendre à nous donner
– Notre âme s’ouvrait à la la fin, il faut qu’elle s’engage
– Évite-nous, Seigneur, de devenir secs, parce que nous devenons durs
– Garde à notre cœur sa fraîcheur, que le soleil qui se lève et le chant des oiseaux restent toujours pour nous, une source de joie

Gilbert Bloch