André Combes (1924-2015)

André Combes, numéro 107 au registre du maquis. Cultivateur. Agent de liaison membre de la 3ème section de la première compagnie des maquis de Vabre.

  • 1924 : naissance le 1er octobre à Saint-Pierre-de-Trivisy.
  • 10 octobre 1943 : entrée en Résistance.
  • 6 juin 1944 : montée au maquis de Vabre.
  • Septembre 1944 : engagé volontaire pour la durée de la guerre, incorporé au 12ème régiment de Dragons.
  • 17 octobre 1944 : blessé « par éclat d’obus » au cours d’une progression dans les Vosges, « est resté à son poste jusqu’à la fin de sa mission ».
  • 18 juin 1945 : défile sous l’Arc de Triomphe, à Paris.
  • Décembre 1945 : démobilisé.
  • 2015 : décès le 12 avril à Golbey (Vosges).

Cité à l’ordre du régiment. Cité à l’ordre du corps d’armée, croix de guerre avec étoile de vermeil.

Homologué FFI, dossier disponible sur demande.

Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 9, 18, 48, 49, 71, 74, 110, 141.

  • André Combes : « J’ai vécu la débâcle de 1940 comme une honte pour la France. J’avais à peine 16 ans. J’ai considéré le pétainisme comme une lâcheté et une compromission ignoble avec le nazisme. Ne possédant pas de poste TSF, je n’ai pas entendu sur le moment l’appel du Général de Gaulle le 18 juin. Cependant, au fond de moi, j’avais le solide espoir en la victoire de la Liberté sur le nazisme. Par la suite, j’ai suivi, jour après jour, l’évolution de la guerre, en écoutant “Ici Londres” chez des amis. Et c’est tout naturellement que je me suis engagé secrètement dans la Résistance. Je dois dire que dès mon jeune âge j’ai été fort bien influencé par de fortes personnalités. J’ai eu la chance de bénéficier de l’enseignement d’un instituteur remarquable, d’avoir aussi une mère exceptionnellement courageuse, restée veuve jeune avec trois enfants à charge, dont j’étais l’aîné considéré comme soutien de famille. Et, de plus, d’être en relation étroite avec mes deux pasteurs que j’aimais beaucoup : Robert Cook à Vabre et Marcel Ducommun à Lacaze. C’est ce dernier qui m’a fait rencontrer Melle Mette Armengaud, institutrice à Saint-Pierre de Combejac, engagée dans la Résistance dès la première heure. »
  • André Combes : « Après les lois anti-juives, voici celles du STO et l’arrivée de jeunes réfractaires à ce système. Ils venaient chercher cachette et refuge dans la montagne du Tarn et sur le plateau isolé de Saint-Pierre de Trivisy. D’abord en travaillant dans les fermes. Je les connaissais et les rencontrais fréquemment pour leur remettre les journaux et tracts de la Résistance qui transitaient par Saint-Pierre de Combejac, chez Mette Armengaud, chez qui j’allais souvent. Elle hébergeait chez elle, à ses risques et périls, dans son logement à l’école, des Juifs, des jeunes réfractaires au STO et aussi des résistants de passage. C’est ainsi que je suis devenu, sans l’avoir cherché, agent de liaison en quelque sorte, transmettant le courrier aux clandestins, parfois des médicaments. Je ne sais plus combien de fois j’ai dû conduire des Juifs ou des réfractaires à Saint-Pierre de Combejac depuis Saint-Pierre de Trivisy. »
  • André Combes : « Le 14 juillet 1944, quelques groupes, encore peu nombreux, se rassemblent sur la route de Pratlong, pour marquer par un défilé militaire cette fête nationale, symbole d’une liberté reconquise en 1789. C’est la première fois que nous voyons le commandant. Nous savions à peine marcher au pas, mais le cœur y était. Il me semble que nous avions revêtu pour l’occasion des uniformes confectionnés avec le drap tissé dans les usines de Vabre. Je ne sais si nous avions déjà les fusils américains et mitraillettes Sten par les parachutages, ou bien les fusils de l’armée française récupérés à Castres. »

Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Insee.