Louis Cèbe (1921-2002)

Louis Cèbe, alias Grizzly, numéro 74 au registre du maquis de Vabre. Étudiant. Marié. Sergent, membre du groupe de fusils-voltigeurs de la première section de la première compagnie et/ou membre du deuxième groupe de la troisième compagnie des maquis de Vabre.

  • 1921 : naissance le 19 avril à Ferrières.
  • 9 mars 1943 : montée au maquis de Vabre.
  • 29 juillet 1944 : mariage au maquis avec Isabelle Le Ray, par le pasteur Robert Cook.
  • Septembre 1944 : incorporé au 12ème régiment de Dragons. Maréchal des logis.
  • Octobre 1944 : démobilisation.
  • 2002 : décès le 4 janvier à Montivilliers (Seine-Maritime).

Homologué FFI, dossier disponible sur demande.

Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 18, 19, 20, 69, 71, 93, 109.

  • Edgar Fuchs : “Pendant que j’étais à Toulouse ce dimanche matin, j’ai demandé à mon frère d’aller jusqu’à Vabre chercher un refuge pour ne pas aller au STO. Il trouva sur le quai de la gare les deux jumeaux Cèbe avec la même idée et grâce au pasteur Robert Cook ils trouvèrent la jasse de la Courrégée. Huit jours plus tard fut organisé par Camille Canonge et le scoutisme castrais une veillée de feu de camp avec “départ routier” à Vabre. Guy de Rouville avait fait partie de l’organisation lui aussi. Devant ce feu de camp il nous a été donné ce message pour réfléchir : “Éclaireurs routiers, les camarades qui partent en Allemagne auront besoin de vous, pour aider à garder un idéal chrétien et scout. Ou bien tu préfères rester et refuser le STO, te sentir traqué et risquer des représailles pour ta famille !” Situation cornélienne.”
  • Georges Austry : “J’ai connu l’existence de cette jasse au cours de l’été 1943. Quatre éclaireurs routiers de Castres, Jacques et Louis Cèbe, René et Edgar Fuchs l’avaient choisie parmi les gîtes possibles que leur avait proposés Robert Cook lorsqu’ils décidèrent de ne pas répondre à la convocation du STO en Allemagne. Ils s’y installèrent dans les premiers jours de mars 1943. C’est pourquoi, à l’automne, lorsque je décidais de quitter Castres, je pris contact avec Robert Cook et rejoignis ce petit groupe”
  • André Combes : “À l’annonce de cette bonne nouvelle, je vais chercher Daniel Evrard et, ensemble, nous nous rendons à Vabre dès ce 6 juin 1944, pour rejoindre le maquis effectivement. De Vabre, on nous envoie à la Courrégée, dans le groupe qui y est caché depuis longtemps (Cèbe, Fuchs, Picamoles, Austry). La formation militaire se poursuit à Renne, Campsoleil, La Daureillée. Chaque jour affluent des jeunes (EU de Castres, Mazamet, Paris, et d’autres jeunes venant des maquis dispersés de l’Hérault, et d’ailleurs…) Les groupes se constituent, la répartition s’effectue. C’est l’incorporation.”
  • Michel Palausi : « Un des frères Cèbe s’est marié au maquis. L’office religieux a été célébré par le pasteur Cook, toute la section était présente. Pendant la cérémonie, non loin de Campsoleil, M. Cook nous a appris qu’au même endroit avait eu lieu, en son temps, 17 mariages au Désert, sans pouvoir néanmoins indiquer la date exacte. »
  • Louis Cèbe : « Ce 29 juillet 1944. Donc, ce matin-là, Isabelle perchée sur une bicyclette prêtée par un voisin, file comme le vent sur la route de Ferrières à Vabre pour rejoindre son futur maquisard de mari. Il faut dire, que si cette union a pu se faire, c’est grâce au pasteur Cook, à Guy de Rouville, au capitaine Combes, à notre lieutenant Gaby et à tous les amis maquisards. Brèves cérémonies à la mairie et au temple, où Robert Cook nous a accueillis avec sa gentillesse habituelle. Pendant ce temps, le maquis gardait les entrées du village pour éviter toute incursion allemande. À la sortie de la mairie, où nous avons été unis, pour le meilleur et pour le pire (le pire étant passé nous vivons le meilleur) nous obéissons tous à l’invite de monsieur Boyer, nous montons tous, amis et maquisards, vers Campsoleil pour une émouvante cérémonie religieuse. Après cela, buffet champêtre, malheureusement, une charrette, chargée d’un tonneau de vin, n’est jamais arrivée, au grand désespoir de tous les amis réunis, cela n’a pas empêché, grâce à cette amitié qui nous unissait tous, que règne une franche gaîté ce jour-là. »

Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Insee.