Guy de Rouville, alias Pol Roux, numéro 1 au registre du maquis de Vabre. Ingénieur. Marié, père de trois enfants. Chef des Maquis de Vabre, secteur CFL 10 des FFI du Tarn.
- 1915 : naissance le 12 juin à Castres. Fils unique, famille protestante originaire des Cévennes. Enfance dans le bourg industriel de Vabre où son père, après avoir renoncé à sa carrière d’officier d’active, a repris en charge l’usine textile et le domaine foncier de la branche tarnaise de sa famille.
- 1925-1933 : études secondaires à Castres au collège Jean-Jaurès puis à l’École des Roches à Verneuil-sur-Avre.
- 1934-1939 – Classe préparatoire au Lycée Louis le Grand, puis École Centrale de Paris. Bagarres et militance politique au quartier latin. Beaucoup de sport : Membre O.S.S.U avec Géo André, athlétisme au P.U.C., hockey sur gazon au Club de la Bourse, capitaine équipe de ski de Centrale. Brevet de pilote d’avion de tourisme n° 11146, pilote planeur C n° 389.
- Juillet-août 1939 : diplôme d’ingénieur E.C.P. Mariage avec Odile Schlumberger, d’une famille protestante d’origine alsacienne.
- 1939-1940 : mobilisé élève-officier d’artillerie à Fontainebleau en septembre 1939, puis à Tarbes pendant la création du 82ème R.A.N.A. Campagne comme chef de section antichar aux environs de Soissons. Retraite jusqu’à Castres. Démobilisé en août 1940.
- 1940-1943 : délégué à la Jeunesse et Sports du canton de Vabre et fabricant de gazogènes à charbon de bois à Castres. Responsable départemental puis régional du scoutisme protestant routier, son épouse s’occupant des louveteaux.
- 1941 : organisation d’un service de faux papiers.
- 1er janvier 1943 : création des maquis de Vabre, initiateur et chef.
- 1943-1944 : habite naturellement avec femme et enfants, soit à Vabre chez ses parents (Henry et Louise de Rouville) où se trouvent aussi dès juin 1944 le pasteur Cadier et l’abbé Gèze, secrétaire particulier de Mgr Salièges ; soit au Bousquet, chez sa grand-mère (Mme de Rouville née Bru). Mais la maison abrite depuis février 1944, cinq tonnes d’armes et de munitions, et en août, un officier du maquis et un G.I. américain gravement blessés. La large et courageuse hospitalité montagnarde de la famille Rouville s’appuiera sans faille sur la complicité active des employés des deux maisons.
- Septembre 1944 : incorporé au 12ème régiment de Dragons, capitaine.
- 1945 : démobilisation. Lieutenant-Colonel de réserve honoraire. Proposition de la Légion d’Honneur en 1944 par les chefs FFI : Deleule/Berthet et Rabattet/Cheval. La rosette d’officier lui sera remise plus tard par Arsène Woisard, ancien maquisard à Vabre, puis soldat du 12ème Dragons devenu général de corps d’armée, Commandant l’Arme blindée française.
- 1948 : membre fondateur du Mouvement Européen, membre de son Conseil national.
- 1961 : Président-Fondateur de la Fédération Française d’Économie Montagnarde (1961), de la Maison de l’Élevage du Tarn et de nombreux organismes agricoles.
- Depuis la guerre et jusqu’en 2017 : organisation, au titre de l’Amicale des anciens du maquis de Vabre et avec l’aide de ceux demeurés sur place, de retrouvailles régulières pour les anciens du secteur CFL 10. Collecte, conservation et exposition des archives du maquis à l’espace Pol Roux. Deux fois Président de l’ U.D.C.V.R. Président honoraire. Demeuré sur place à Vabre comme industriel textile, exploitant agricole et forestier.
- 2017 : décès à Vabre le 13 janvier, à 101 ans.
Officier de la Légion d’Honneur, croix de guerre avec trois citations, médaille de la Résistance avec rosette et rosette du Mérite Agricole.
Homologué FFI, dossier disponible sur demande.
Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 10, 18, 27, 39, 43, 44, 49, 52, 53, 58, 59, 60, 62, 69, 71, 74, 76, 80, 83, 87, 93, 109, 110, 129, 133, 138, 155, 161, 202, 206, 208, 210, 211, 245.
- Guy de Rouville : « C’est vers la fin de 1942 que la véritable Résistance active et organisée, va s’établir. Certes le mot avait été prononcé par le Général de Gaulle dans son appel du 18 juin, mais il avait attendu le 26 juin 1942 pour envoyer un message direct à la Résistance intérieure. C’est en juillet que se réunissait près d’Albi, chez Charles d’Aragon, les responsables des trois principaux mouvements, à l’exception des communistes. (…) De cette réunion naîtront, mais seulement le 26 janvier 1943, les MUR. Quatre jours avant la naissance de la Milice ! Vabre, début 1943, avec ses émigrés et ses problèmes, continuait à se fortifier dans une résistance passive mais courageuse. Les préfets successifs, reçus à la mairie, s’étonnaient de voir que Marianne trônait toujours au-dessus du siège du maire, à côté du portrait officiel de Pétain. Il n’y avait eu aucun volontaire pour créer la Légion locale des Combattants et s’il y avait quelques maréchalistes comme partout ils n’admettaient pas les débordements dont ils pouvaient être avertis. Tous les rapports de la brigade de gendarmerie et de la mairie précisaient bien qu’il n’y avait ni juifs ni étrangers et aucun sujet d’inquiétude. Pendant toute la période critique il n’y a jamais eu de dénonciation et aucune expédition de la Milice ! N’est-ce pas tout à l’honneur de ce village et de sa population ? »
- Guy de Rouville : « “Véronèse est un peintre.” C’était le Jour J et le lendemain, par une affichette, chaque mairie du secteur apprenait, quel optimisme, que la montagne était libérée. À l’hôtel Biau les jeunes arrivaient en foule par le Tortillard ou à bicyclette, 72 dans le premier jour. On inscrivait sur un registre les vrais noms, les dates de naissance, les professions et l’adresse d’un répondant. C’était risqué mais cela permet aujourd’hui d’avoir une liste complète des 462 jeunes qui ont accepté de prendre les armes et l’uniforme dans nos maquis et furent répartis en trois compagnies. »
Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Ordre de la Libération.