Marcel Guy, alias Marcelle, numéro 317 au registre du maquis de Vabre. Marié, père de trois filles. Chef du groupe sabotage de la troisième section.
- 1907 : naissance le 27 novembre à Murviel-les-Béziers (Hérault), d’un père socialiste anti-clérical et d’une mère croyante. Famille de 9 enfants, tous baptisés en cachette.
- Apprentissage de serrurier puis usine Latécoère à Toulouse, ensuite ajusteur chez Renault à Paris.
- 1927 : service militaire en Algérie.
- 1936-1942 : travaille à l’usine Fouga, délégué CGT. Adhérant au Parti communiste, trésorier.
- 1941 : divorce.
- 27 octobre 1942 : arrêté à Béziers comme “pilier” de grève, après un appel à la grève pour refuser le départ au STO en Allemagne. Envoyé au camp de Saint-Sulpice (Tarn) en novembre avec une peine de 9 mois d’internement. Interné comme “gaulliste” dans la baraque 10, avec un diplomate hongrois, deux vieux généraux et l’aviateur Marcel Doret, vétérans de 14-18. Demande à quitter la baraque 10, gaulliste, pour la baraque 6, communiste.
- 8 et 10 juillet 1943 : évasion du camp de Saint-Sulpice, montée au maquis de Vabre. Voir aussi le récit par Marcel Guy de sa montée au maquis.
- 4 février 1944 : arrestation et tortures, “pendu par les pouces et roué de coups pendant 24 heures”, “libéré le 12 février faute de preuves”, retour au maquis.
- Septembre 1944 : incorporé à la compagnie de passage de Montpellier.
- Avril 1945 : démobilisation.
- 1995 : décès le 2 novembre à Béziers (Hérault).
Homologué FFI, dossier disponible sur demande.
Cité dans le livre “Le Chargeur n’a que vingt balles”, page 7, 39, 202.
Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Insee.
Rapport de Marcel Guy sur sa camaraderie avec l’aviateur Marcel Doret, interné avec lui.
Il y avait aussi des baraques grillagées à part pour les “droit commun”. L’aviateur Doret ne semblait pas être au camp depuis longtemps avant lui. Il bénéficiait d’un régime particulier : il couchait et prenait ses repas au camp, mais sortait du camp le matin et l’après-midi. Un garde sortait avec lui mais ne le suivait pas. Marcel Guy savait que Doret sortait pour “faire ses affaires” mais n’a su qu’après coup qu’il s’agissait du 2ème bureau et des contacts avec Londres. Doret lui avait dit qu’il “ne pouvait pas le prendre avec lui” mais lui a donné des informations : le nom du maquis de Vabre et des montagnes du Tarn.
À noter : un livret illustré a été publié sur le camp de St-Sulpice, mais les Archives du Tarn, consultées, ne retrouvent le nom ni de Marcel Guy ni de Marcel Doret dans leurs listes d’internés. Le mystère demeure donc sur les internés de cette baraque de “gaullistes”. L’historien J.P. Dispot, qui avait longuement interrogé le chef d’équipe sabotage Marcel Guy dans les années 90, a laissé des notes biographiques complémentaires prises, disait-il “de manière précipitée” et qu’il nous demandait de vérifier si possible. En reprenant les notes de J.P. Dispot, nous y trouvons des détails sur Marcel Guy lors de son internement au camp de St-Sulpice, et sur son amitié avec l’aviateur bien connu Marcel Doret, qui lui donnera des indications pour s’évader vers Vabre où il n’y a pourtant encore (en juillet 1943) qu’un seul maquis d’attente organisé par Guy de Rouville/Pol Roux. J.P. Dispot est décédé prématurément il y a peu de temps et ni sa famille, ni celle de Marcel Guy, ne possèdent d’autres documents que ceux déjà transmis à l’Amicale du Maquis.