Jean Hirsch, alias Jeannot, numéro 215 au registre du maquis de Vabre. Fonctionnaire. Membre de la deuxième section de la deuxième compagnie des maquis de Vabre.
- 1922 : naissance le 15 février à Paris. Fils d’Emmanuel Hirsch.
- 1923 : naissance de son frère Georges.
- 10 décembre 1943 : montée au maquis de Vabre.
- Septembre 1944 : engagé volontaire pour la durée de la guerre, incorporé au 12ème régiment de Dragons.
- Septembre 1945 : démobilisation.
- 1948 : rédaction du livre Les grandes manœuvres, récit de son expérience résistante, non publié.
- 2020 : décès le 5 juillet à Paris.
Médaille de la Résistance.
Homologué FFI, dossier disponible sur demande.
Cité dans le livre « Le Chargeur n’a que vingt balles », pages 23, 27, 28, 30, 42, 52, 57, 58, 68, 87, 104, 120, 122, 127, 128, 148, 151, 157, 165.
- Jean Hirsch : « Ces montagnes auraient pu demeurer à l’écart de la guerre et de ses maux. Mais leurs habitants n’ont pas su résister à l’élan de leur cœur au risque de voir leurs villages détruits par l’incendie comme trois siècles avant. Nous pénétrerons souvent dans leurs demeures et nous aurons l’occasion d’admirer, sous une écorce un peu raide, leur bon sens, leur patriotisme et leur foi. Ainsi nous sommes parvenus à créer le climat moral qui devait justifier l’existence d’un maquis EI. Ce ne fut pas toujours très facile car nos opinions différaient souvent et parce que nos individualismes étaient déjà assez affirmés. En plus, nous avions à lutter sans cesse contre la “Matière”, et Dieu sait combien il est dur, dans ces conditions, de défendre l’Esprit. Quand nous éclatâmes, avec l’afflux d’éléments hétérogènes, la tâche fut encore plus ardue, et peut-être nos chefs n’auraient pu en venir à bout sans l’aide, non seulement de clercs, mais aussi de laïcs particulièrement rompus à ce genre de travail, comme Gadoffre et Beuve-Méry. Simultanément, d’autres groupes se constituaient à Vabre, formés en majorité d’EU qui accomplissaient le même effort intérieur que nous, et c’est ce qui explique l’aspect très particulier qu’offrait le maquis de Vabre lorsqu’il fut entièrement constitué. »
- Jean Hirsch : « Au cours des premiers mois de 1944, la Malquière s’est efforcée de donner un minimum d’instruction militaire aux réfractaires de la région. En même temps se déroulaient les conversations à haut niveau qui allaient aboutir à la création du maquis de Vabre dont La Malquière, puis Laroque et Lacado n’ont été que de simples composantes. L’appartenance au Scoutisme français d’une grande partie des cadres des autres maquis de la région a été un élément déterminant de ce regroupement autour de Guy de Rouville, du commandant Combes. L’arrivée de Dunoyer de Segonzac dans la région n’a fait qu’affirmer cette présence de l’idéologie scoute au sein de notre maquis. »
- Jean Hirsch : « Dans l’après-midi (du 8 août 1944), une colonne de recherche part vers Laroque avec mission de récupérer le matériel encore utilisable, et d’essayer de voir ce que sont devenus les disparus. En arrivant à La Sautié, nous rencontrons une ambulance, puis apercevons Jean-Louis et quelques civils qui s’agitent autour de brancards. Ils viennent de retrouver les cadavres de Roger Gotschaux, de Gabriel, d’Henri Bernard un tout jeune homme qui était arrivé la veille, et l’un des frères Horowitz, dont les parents étaient réfugiés à Lacaune. »
- Jean Hirsch : « Au fur et à mesure que nous avançons dans la ville (de Castres), la foule est plus dense. Voici la caserne Drouot, qui vient de cesser d’être la “Molt-Kaserne” et que la populace pille : quelques rafales de mitraillettes tirées en l’air dispersent les amateurs de cigarettes “Sultan” et “Sonder Mischung”. Nous nous engageons dans la rue Villegoudou. Ce n’est plus de la joie ni de l’enthousiasme, mais de la folie, du délire : les gens hurlent, pleurent, des mains se tendent, le vacarme est assourdissant. Nous passons devant l’hôtel où officiers allemands et infirmières regardent d’un air ahuri, défiler leurs vainqueurs. Pensent-ils aux entrées triomphales de jadis, au martèlement saccadé des bottes dans les rues de Vienne, de Prague, de Varsovie, sur nos Champs-Elysées ? Devant la mairie s’écrasent les autorités. Pol Roux est au milieu d’elles et nous distinguons bien des visages familiers. Nous rejoignons ensuite l’arsenal où nous prenons possession de nos captifs. Puis c’est à travers la ville le défilé de 4 ou 5000 prisonniers abrutis et crasseux, colonne par cinq, tandis que toutes les cloches sonnent à la volée. Après les avoir conduits au stade où les sous-officiers teutons leur servent la soupe, nous pouvons enfin nous abandonner aux effusions de nos familles et de nos amis. »
Sources : Amicale des maquis de Vabre, Service historique de la Défense, Insee, Ordre de la Libération.